Dans la nouvelle entreprise où je suis, je dois faire des e-formations parlant de corruptions, de compliance, etc.
Quand je sors d'un e-formation comme ça, je me demande comment tout ce lobbying réussit à ne pas tomber dans la corruption.
Alors oui, il n'y a pas de contrat de vente signé entre des institutions et les entreprises citées (quoi que?), mais qu'obtiennent-ils de tout ce lobbying qu'ils font?
On sait sur quoi porte tout ce lobbying?

Ce lobbying porte sur la décision politique, ou même plutôt sur comment ne pas la prendre, ou comment la tordre dans le sens de ses intérêts.

Par exemple, faire des opérations pour éviter les lois antitrust et me permettre de continuer à grossir et à couper la concurrence en rachetant un concurrent.
Par exemple, militer contre des changements pour imposer une réglementation m'obligeant à changer mon produit (par exemple imposer un port de chargement unique, ou une batterie amovible donc remplaçable dans un smartphone), ou obligeant à des changements environnementaux, ou encore mettre une taxe sur les produits provenant de x pays sweat-shop, etc...
Par exemple, profiter d'une directive telle que celle sur la régulation des plateformes pour... bah en fait faire en sorte que cette directive conforte une position dominante et interdise l'émergence de concurrents qui n'auraient pas les reins financiers pour se construire tout en respectant les obligations réglementaires. Toute référence au DSA ne serai que pure coïncidence.
Pour aussi peser sur la législation sociale ou fiscale, pour pouvoir continuer à faire leurs sandwich hollandais ou autres arrangements irlandais. Pour torpiller le RGPD en proposant des solutions alternatives pour s'en prémunir, etc...

Même si ce n'est pas le sujet, difficile de ne pas rapprocher ça de l'affaire qui secoue actuellement Bruxelles : la corruption au plus haut niveau (incluant pour le moment a minima un (une) vice-président) par le Qatar pour avoir des soutiens, et dans le but a priori uniquement d'image du-dit pays. Le pognon, quand t'en a trop, tu peux l'utiliser pour faire en sorte que jamais tu n'en auras moins que "beaucoup trop", quitte à farcir des sacs de voyage de billets juste pour que des gens disent que non tu n'es pas méchant, t'es même très gentil.

Je rajoute sur ton point : "comment ne pas tomber dans la corruption", que je n'avais pas traité.

Je pense qu'on est tous là pour critiquer la déconnexion des élites. Si la parité en matière de genre (oulah, risquée cette phrase si je la sortait dans un espace moins restreint qu'ici) est à peu près acquise, notamment par des obligations légales pour avoir moitié de femmes dans la représentation politique, en matière de parité sociale, il y a un brin de chemin à faire : www2.assemblee-nationale… : il n'y aurai pas comme une légère surreprésentation des cadres (et en particulier des haut-fonctionnaires) par rapport à des ouvriers ou des employés ?

Et de toute façon, quand bien même les députés représentaient parfaitement la population, ils ne sont pas censés tout connaître, et pourtant voter sur tout. Donc, un lobby d'intérêt, c'est une "bonne" chose, ce sont des gens, experts dans un domaine, qui peuvent éclairer de leur expertise un élu. Un lobby, ce peut être une ONG.
Une fois que j'ai dit ça, on revient sur le document initial, et on se met à se douter que framasoft ou la quadrature du net, bah ils auront pas les budgets pour lutter à armes égales sur la lutte d'influence avec Google ou Facebook.

Donc, les GAFAMs sont en mesure de bien plus influencer, rien que par de petites touches, des discussions pour informer de la "situation" (qu'ils vont forcément biaiser en leur sens). On en arrive à la situation où un élu qui n'est pas un spécialiste ne connaît le domaine sur lequel il doit voter que via une vision biaisée. Un peu comme si tu devais voter pour la meilleure énergie décarbonnée, et les seules personnes qui viennent te voir et donc te disent la réalité c'est les compagnies minières de charbon. Le boulot d'un législateur n'est pas de tout savoir, c'est d'organiser intelligemment la société en établissant des outils juridiques pour ce faire. La solution est d'ailleurs entre leurs mains, il faut qu'ils trouvent la structure juridique pour permettre une disparité d'opinions sur lesquelles juger de la pertinence de leur action sans se faire bouffer sur quel lobby a la plus grosse (enveloppe budgétaire) !